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DE SNIJDER Pierre Machelen

, par Michel Possoz

- Ster : Quelle était ton activité professionnelle ?

Pierre : D’abord peintre dans l’entreprise de mon père, ensuite employé à la SABENA. J’ai exercé également plusieurs fois comme musicien professionnel, entre autres en tournée avec Bobbejaan Schoepen (avec Jean Walter et kleine Janneman).
Plus tard deux années comme chef d’orchestre et accompagnateur personnel de Bobbejaan à Bobbejaanland. J’ai exercé également pendant deux années au M.M.T. (Mechels Miniatuur Theater). J’ai joué pendant six ans dans l’orchestre de Théo Mertens et j’ai eu mon propre petit orchestre durant plusieurs années.

- Ster : Où et quand commenças-tu à jouer de la musique ?

Pierre : Déjà comme petit gamin de sept ans j’accompagnais Papa aux répétitions de la Fanfare Gevaertskring à Machelen. Mon père jouait de la trompette et m’apprenait les rudiments musicaux sur le coin de la table de la cuisine. Cela marchait plutôt bien et, une paire de semaines plus tard, mon père me demanda de quel instrument je voudrais jouer. Ma mère aimait beaucoup l’accordéon, donc, ce fut l’accordéon. A l’époque, j’avais à peine sept ans.

- Ster : Maintenant, tu joues du sax ténor. Pourquoi as-tu choisi le saxophone ténor ?

Pierre : En fait, ce n’est pas moi qui l’ai choisi. Dans les années cinquante, je jouais dans l’orchestre de danse de Harry Bal (avec le trombone Roger Squinquel, qui a encore joué à la STER. Ce Harry Bal était très actif dans l’harmonie de Machelen. Un beau jour, il vint à la maison et il avait un sax ténor avec lui. Il put me convaincre d’essayer cet instrument et, après quelques semaines j’étais au pupitre. Je n’ai jamais reçu de leçons de saxophone.

- Ster : Joues-tu également d’un autre instrument ?

Pierre : Oui, comme déjà dit, de l’accordéon, maintenant c’est devenu un synthétiseur, également un peu de piano, un peu de clarinette, un peu de guitare, etc. etc.

- Ster : Comment as-tu appris à connaître la STER et depuis quand y joues-tu ?

Pierre : Ca, c’est à cause de Edouard Schoovaerts, le père de notre Chef. Edouard et son fils Paul jouaient en fait également dans cette même harmonie de Machelen et, un beau jour, devant un bon verre, Edouard me demanda si je voulais jouer une fois lors d’un concert de la STER pour un peu renforcer le pupitre des saxophones. J’étais fier comme Artaban que je pouvais jouer dans une harmonie tellement formidable (à l’époque, la STER avait la réputation d’être une des meilleures harmonies du pays). Et, dès la première répétition à laquelle je participai pour le concert (à l’époque, le dirigeant était encore le regretté Pierre Weemaels) je suis resté coller avec un certain Adrien Van Halle (mieux connu sous le nom de « Joinke »). Il devint mon meilleur ami. Il y a plus de vingt ans de cela, et j’y suis encore ! ! !

- Ster : Nous savons tous que le concert au Palais des Beaux Arts t’occasionne beaucoup de travail et que, sans ton aide, nous ne pourrions pas accompagner les nombreux artistes. Peux-tu expliquer à nos nombreux lecteurs comment tu fais ?

Pierre : Tout d’abord, je dois reconnaître que je me sens très honoré que l’on me demande de fournir ces orchestrations. Comment je fais est très difficile à expliquer. C’est tout simplement une connaissance des accords, de la tessiture des différents instruments, un peu d’inspiration, et une épouse qui peut rester des heures durant sans dire un mot pendant que je suis en train de travailler à ces morceaux.

- Ster : Comment vis-tu l’expérience du Palais des Beaux Arts ?

Pierre : Je pense qu’il n’y a pas beaucoup d’harmonies qui peuvent dire qu’elles jouent depuis tant d’années avec succès au « Bozar » et je suis très fier de pouvoir faire partie d’un groupe de musiciens formidable.

- Ster : Pourquoi ton hobby n’est-il pas devenu ton métier ?

Pierre : Eh bien, comme je l’ai déjà dit auparavant, j’ai été à plusieurs moments professionnel mais, à cette époque le choix d’une carrière de musicien professionnel était relativement aventureux. La situation sociale d’un professionnel était alors catastrophique. Pas de mutuelle, pas de pension, pas d’allocations familiales, pas d’indemnité de chômage, en un mot, l’aventure. Dans ces temps-là, j’étais déjà marié et j’ai donc opté pour plus de sécurité, donc, pas musicien professionnel. Je peux vous assurer que ce n’était pas la solution la plus facile car combiner un job fixe avec le travail de nuit d’un musicien n’est possible qu’en sacrifiant son sommeil et sa santé. Je sais de quoi je parle ! ! !

- Ster : Joues-tu également dans un autre groupe ?

Pierre : J’ai joué à la K.H. St Cecilia de Machelen, Paul Schoovaerts y était d’abord musicien, ensuite dirigeant. J’étais au pupitre lorsque Paul battit sa première mesure comme chef et je l’ai suivi durant toute sa carrière, dans toutes les sociétés qu’il a dirigées, j’étais au pupitre. D’abord la « STER », ensuite le Brussels Concertband de Haren, la K.H. St Cecilia de Humbeek, puis la K.H. Cecilia de Vilvorde. Maintenant je joue encore uniquement à la « STER » et à la K.G.H. de Bredene.

- Ster : Quel style de musique écoutes-tu ou joues-tu de préférence ?

Pierre : Je peux apprécier chaque style de musique, mais pas les élucubrations actuelles sans aucune forme de mélodie et dans lesquelles un thème de quatre mesures est répété pour une éternité. Je ne peux pas appeler cela de la musique. Donnez-moi plutôt la musique mélodieuse de nos jeunes années.

- Ster : : Lorsque ce Ster’mania paraîtra, tu auras déménagé à Bredene. Pourquoi avoir pris cette décision ?

Pierre : : J’ai maintenant 76 ans, je prends doucement ma retraite, et j’adore la côte. J’ai également été déjà accueilli par quelques bons amis à l’harmonie de Bredene et je m’y sens également bien chez moi.

- Ster : Cela signifie-t-il que nous ne te verrons plus au pupitre ?

Pierre : Absolument pas, je ne participerai évidemment plus aux répétitions et aux concerts mais je serai là lorsque la STER aura besoin de moi, ceci, cela va de soi, dans la mesure du possible. Ce qui, pour moi, sera le plus grave, c’est que je devrai faire mon deuil d’avoir Monique à mes côtés ! ! !

- Ster : Que voudrais-tu dire aux musiciens ?

Pierre : Soyez fiers de la « STER ». Pour moi, cela a été (et c’est encore) un grand honneur et un grand plaisir de pouvoir faire de la musique avec vous.