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DELCHEVALERIE Philippe Evere

, par Michel Possoz

Nationalité : belge

Ster : Où et quand commença-tu à jouer de la musique ?

- Je me souviens, j’avais 5 ou 6 ans je pense, notre papa nous jouait à ma sœur et moi, des comptines avec sa flûte à bec ou bien son harmonica , quand nous séjournions tous les week-end à la campagne, dans un chalet.

- Il était situé au milieu des bois, isolés de tout, sans les commodités de la ville, c’est-à-dire ni eau, ni gaz et électricité !
Pas de radio, ni TV, seulement des jeux de société pour s’occuper le soir, un poêle à charbon pour se chauffer et des lampes à pétrole pour s’éclairer !

Il nous jouait aussi un peu de guitare, et parfois même, il s’exerçait avec +/- de bonheur à souffler dans un " Cor de chasse " !
Je n’ai jamais très bien su d’où il provenait , mais cela m’impressionnait beaucoup !

 J’ étais si émerveillé qu’il puisse , comme par magie, sortir des mélodies de ces objets, que moi aussi, l’envie de pouvoir jouer d’un instrument me séduisit !
- Au début, grande fut ma déception, de ne pouvoir sortir que de pauvres sons cacophoniques ! et il m’était impossible de restituer une mélodie comme mon papa semblait le faire avec tant de facilitée !
Il n’avait pourtant jamais suivit de cours à l’académie de musique ! Il jouait toutes les mélodies qu’il connaissait de mémoire "d’oreille" !
 Mes Parents m’ont inscrit à l’âge de 8 ans, à l’Académie de musique de Bruxelles pour apprendre le "solfège" avant de pouvoir jouer d’un instrument.

- J’étais le plus jeune de la classe, et quand je devait chanter les notes, le professeur me faisait monter sur le banc pour m’entendre et me voir chanter !
Il prétendait que, grâce à ce subterfuge je chantais plus juste ! avec le 1/2 ton qui manquait !

Ster : Pourquoi et comment avoir choisi la flûte ?

 C’est Mr Fontaine, mon professeur de solfège qui me conseilla la "Flûte Traversière", plus noble disait-il, que le "pipeau" qu’il trouvait amusant mais limité dans le répertoire, et je pense aussi trop difficile pour des doigts d’enfant.
- J’ai commencé à 9 ans au cours de Mr Gilman, un vieux monsieur très gentil et très patient avec le petit garçon que j’étais.
L’année suivante, un jeune professeur le remplaça, Mr Demacq chez qui j’ai suivi les cours pendant 6 ans.

Ster : Joues-tu d’un autre instrument ?

 Non, après la découverte de la Flûte traversière, j’ai abandonné l’idée de jouer de la flûte à bec. L’apprentissage du solfège et de la flûte traversière me suffisait.

Ster : Quelle est ton activité professionnelle ?

- Je suis photographe, je fait des reportages et des prises de vues studio, essentiellement des portraits, et accessoirement des photos publicitaires.
 Je possède un magasin de photos, Place de la Paix à Evere .

Ster : Depuis quand joues-tu chez nous, et comment es-tu arrivé chez nous ?

- J’ai recommencé à joué de la flûte il y 10 ans, à la demande de mes enfants.
Ils souhaitaient me voir avec d’autres parents musiciens jouer un récital donné à l’école, pour la fête de fin d’année .
- Je n’avais plus joué depuis très longtemps et mon instrument était dans un piteux état !
Un parent musicien m’a alors prêté une flûte pour m’y remettre en attendant de réparer la mienne.
- Les débuts ont été assez laborieux, retrouver les doigtés n’a pas été le plus difficile, mais bien, réapprendre à lire les notes en rythme, et jouer en mesure avec d’autres musiciens, ce que je n’avais jamais fait auparavant !
- Après cette expérience, cela m’a donné l’envie de continuer de jouer, mais j’entendais bien que sans une émulation et la possibilité de jouer avec d’autre musiciens, il serait difficile de progresser .
 J’ai d’abords pensé suivre un cour dans une académie, mais les horaires disponibles étaient incompatibles avec mes obligations professionnelles. Sur les conseils de quelques-uns de mes clients, j’ai commencé à suivre les répétitions à l’ Harmonies St Cécile d’ Evere.Cela m’a permis de réapprendre l’usage de la flûte.
 Après deux ans et demi, j’ai eu envie de connaître un autre répertoire, et je suis venus à l’Harmonie De Ster où j’ai commencé en janvier 2003 .

Ster : Comment as-tu vécu ton ou tes premiers concerts ?

 Les premières fois, j’étais très intimidé et je n’osais presque pas souffler dans mon instrument de peur de jouer des fausses notes !
J’étais tellement crispé que parfois, j’avais beau souffler dans mon instrument, aucun son ne sortait !
Ma plus grande crainte était de commencer trop tard ou trop tôt, le début d’un phrasé après plusieurs mesures de silence !
 Au début, je pensais que je n’y arriverais jamais car le niveau de difficultés me semblait bien trop élevé pour moi. J’ai malgré tout persévéré car l’envie de jouer avec l’harmonie De Ster des morceaux qui m’ont fait rêver plus jeune était la plus forte.
 J’ai appris, petit-à-petit, à comprendre les directives du chef, et surtout à écouter les jeux et nuances des autres catégories d’instruments, comme si ceux-ci s’interpellaient et se répondaient, un peu comme les répliques des acteurs dans une scène de théâtre !
Cela m’a permis de mieux me retrouver dans la lecture des partitions, et de mieux saisir les ambiances musicales souhaitées par le chef.
Je pense avoir bien progressé depuis mon arrivée à la Ster, mais j’avoue, qu’il y a encore certains morceaux dans lesquelles, je ne suis pas encore arrivé à maîtriser toute les difficultés. Il y a toujours des progrès à faire !

Ster : Comment vis-tu le stress que dégage notre chef durant les dernières répétitions avant un grand concert ?

 J’essaye de m’appliquer le mieux que je peux, et les jours d’avant, j’essaye de répéter les passages difficiles pour lesquels il faut donner toute l’impulsion que le chef souhaite.
 Je sais que pour le chef, toute la réussite du concert repose sur le bon enchaînement des traits et phrasés des différents groupes d’instruments et du respect du rythme et des nuances qu’il nous enjoint de suivre.

Ster : As-tu des concerts qui te plaisent plus que d’autres ?

 Les concerts donnés sur la Grand-Place en septembre ainsi que le concert de fin d’année me plaisent tout particulièrement. Mais je suis également content de jouer les autres concerts, cela me permet de prendre de l’assurance pour les concerts suivants.

Ster : Joues-tu également dans un autre groupe ?

 Non. A l’arrivée à la Ster, j’ai continué de jouer pendant 6 mois à St Cécile, mais cela demandait trop d’investissement en temps. Le nombre de concerts étant multiplié par deux, cela ne me laissait plus beaucoup de temps à consacrer le dimanche pour ma famille !

Ster : Quels style de musique écoutes-tu ou joues-tu de préférence ?

 J’écoute essentiellement de la musique classique. Au magasin où je travail, j’écoute invariablement " Musique 3" à la radio, parfois "Radio Klara" la radio classique néerlandophone.
Ce sont les seules émissions radio qui ne diffusent pas de spots publicitaires ni des jeux ! Et les journaux d’informations sont réduits à l’essentiel. Cela me permet de me détendre, et de combattre le stress occasionné par les contraintes de la journée.
 A la maison, je suis plus éclectique, j’écoute de la variété suivant le choix de mes proches, ou bien pour ne pas les embêter, au casque, les émissions de Philippe Baron sur l’actualité du jazz, que j’enregistre sur mon Mp3.
 Il n’est pas toujours possible de partager tous les goûts musicaux avec ses proches.

Ster : As-tu d’autres Hobbies ?

 Je ne peux pas dire que j’ai vraiment d’autre hobbies, mais j’aime bien, quand cela m’est possible, ou que cela est nécessaire,... travailler le bois, faire quelques aménagements dans la maison, que cela soit, de la plomberie, poser du plancher ou réaliser un meuble sur mesure.
J’aime bien tous les métiers manuels, un peu comme l’architecte Victor Horta qui maîtrisait plusieurs disciplines de corps de métiers différents.
Je suis curieux de nature, tout m’intéresse, mais faute de temps suffisant il faut bien souvent faire des choix.
 Jusqu’à présent, les enfants ont toujours occupé le plus claire de mon temps disponible.
 Depuis cette saison, avec mon épouse, nous avons pris un abonnement de théâtre pour avoir une activité commune en dehors des enfants.

Ster : Tu as des enfants, jouent-ils d’un instrument ? ou ont-ils d’autres occupations ?

 J’ai trois enfants, Céline : 21 ans, Florine : 18 ans, Corentin : 15 ans. Ils jouent tous les trois du synthétiseur. C’est leur Grand-Papy qui leurs a donné des leçons une fois par semaine jusqu’à maintenant.
 Tous les trois pratiquent un sport extrascolaire dans un club.
Les deux plus jeunes font également du dériveur pendant les vacances.

Ster : Aurais-tu aimé avoir tes enfants auprès de toi dans l’orchestre, ou acceptes-tu leur choix ?

 Oui, un temps, j’ai voulu qu’ils puissent découvrir et apprécier l’ambiance des concerts et des répétitions, mais j’ai bien dû admettre que ce n’était pas leurs envies, et que raisonnablement ils ont déjà suffisamment d’occupations en dehors de leurs études.

Ster : Quel message voudrais-tu passer aux jeunes musiciens de l’orchestre ?

 Je souhaite seulement qu’ils continuent de jouer de leur instrument même si, aux hasards de leur existence, les contraintes de la vie professionnelle et familiale, les en empêchent momentanément. C’est une grande richesse qu’ils possèdent et qu’ils peuvent transmettre aux générations futures.

Philippe, nous sommes très heureux de t’avoir au sein de l’orchestre et te remercions de tout cœur pour ton enthousiasme, ta fidélité et les superbes reportages photos que tu parviens à chaque fois à nous concocter.