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BETTEX Edmond Laeken

, par Edmond Bettex

Nationalités : Belge et Suisse

Es-tu tombé dans le chaudron musical quand tu étais petit ?
Oui, effectivement, je suis né dans une famille où la musique était omniprésente. Ma mère a joué du violon et du piano. Mes 3 sœurs jouaient de la guitare classique ; mon frère s’est essayé au violoncelle et plus tard a joué du banjo. Mon père nous a intéressé à tous les styles de musique : classique, jazz, folklore…Il écoutait de la musique tout le temps dans son atelier. A près de 90 ans, mes parents écoutent encore chaque soir l’émission de Philippe Baron (RTBF3) et suivent les concerts le dimanche sur ARTE.

Nous avons eu la chance en 1972 d’héberger pendant quelques mois Ikuyo Kamiya , finaliste du Concours Reine Elisabeth (piano). Cette artiste japonaise avait fait forte impression en étant la première à jouer sans partition le morceau imposé (« variations concentriques » de Paul-Baudoin Michel)

Quand as-tu commencé la musique ?
J’ai commencé le solfège à 6 ans à l’Académie de Laeken. Nous étions 5 frères et sœurs dans la même classe avec des adultes ! Vu mon jeune âge, ne connaissant pas les fractions , le professeur de première (un certain Mr Legley), devait m’expliquer la durée des notes avec des allumettes brisées.

A part ce très bon professeur, l’enseignement n’était pas fantastique. J’avais demandé à faire de la trompette ; on m’a orienté vers le piano ! Il est vrai que j’avais 2 incisives cassées (déjà la passion du vélo) et que nous disposions d’un Steinway à la maison. Une fois mon diplôme d’académie en poche (vers 12 ans), j’ai arrêté le piano.

J’ai continué à pratiquer la musique dans des chorales : d’abord au collège St Pierre de Jette où j’ai fait mes humanités, et puis à l’école Belge de Kigali (Rwanda) quand j’étais expatrié de 1982 à 1984 comme coopérant volontaire.

A l’époque, ma famille m’a offert une clarinette. Je n’avais pas grand-chose là bas (ni eau potable, ni électricité) et au début, même pas de radio ;les distractions étaient limitées .
J’ai eu le temps d’apprendre en autodidacte.
Après mon retour en Belgique, j’ai suivi quelques cours d’harmonie et d’histoire du jazz aux « Lundi d’Hortense ».

Y a-t-il d’autres musiciens dans la famille ?
Une de mes nièces, Wendy Ghysels, a obtenu les 1ers prix Dexia et Tenuto. Elle démarre une carrière de violoniste professionnelle. Elle se perfectionne au Conservatoire de Genève et à la Royal Music Academy à Londres.
Mon fils s’est mis à la guitare basse depuis 1 an. Mon épouse joue (trop rarement !) du piano classique. Ma fille a fait de la déclamation.

Comment es-tu arrivé au STER ?
Je rêvais depuis longtemps de jouer au sein d’une harmonie. Quand j’habitais au centre de Bruxelles, je fréquentais de temps un temps le « Stella » sur la Grand-Place. Une harmonie répétait au 1er étage. Un soir d’octobre 2002 ; j’ai introduit « harmonie Bruxelles » dans google et suis arrivé sur le site du Ster. (merci à notre webmaster Michel Possoz !). Un e-mail, une gentille réponse de Léontine, et le mercredi je venais assister à une répétition. Le style et l’ambiance m’ont tout de suite emballé. La semaine suivante, je suis revenu avec ma clarinette. J’ai alors pris des cours avec Fredy Dasque.

Quels styles de musique préfères-tu ?
Question difficile, car je suis plutôt éclectique . J’aime beaucoup la musique baroque (en particulier les cantates de J-S Bach), Ravel, Debussy, Rachmaninov, et tous les styles de jazz, du Dixieland et New Orleans en passant par le swing, les big bands, le cool et le funk.
Ma période préférée est le Bop disons de 1946 à 1965 : Miles Davis et Chet Baker (trompettes), Dexter Gordon, Charlie Parker, John Coltrane, Wayne Shorter (Sax), Bud Powell et Thelonious Monk (Piano).

J’écoute aussi les compositions de Cole Porter, Irving Berlin, Jérôme Kern, Richard Rodgers & Lorenz Hart, Hammerstein et bien sûr Gershwin d’où viennent pas mal de « standards ». J’apprécie aussi Duke Ellington et Django Reinhardt.

J’ai commencé à fréquenter les cafés concerts quand j’étais étudiant : Le Biérodrome (chez Pol), Paul Closset au Floriot, Willy Van De Walle. Je fréquente régulièrement les festivals belges et de nombreux concerts. J’ai eu la chance de voir Art Blakey, Elvin Jones, Ornette Coleman, Dave Liebman, John Scoffield, Martial Solal et quelques autres.

Il ne faudrait pas oublier tous les excellents musiciens belges : je pense à Toots, Philippe Catherine, Eric Legnini, Philippe Aerts, Diederik Wissels, Phil Abraham, Anne Wolf…

Ne me demandez pas quel disque j’emmènerais sur une île déserte ! J’aime presque tout … à part la country !

Je rêve de visiter New-York et la Louisiane (hauts lieux de l’histoire du Jazz) et de retourner à Chicago.

Quelles études as-tu fait ?
J’ai obtenu une licence en sciences économiques (ULB), puis une agrégation en sciences commerciales (Solvay). J’ai aussi une maîtrise en audit informatique (Universiteit van Antwerpen).

Que fais-tu comme métier ?
J’ai travaillé 3 ans dans la Coopération au Développement. Ensuite j’ai travaillé 8 ans chez IBM. Je suis actuellement directeur adjoint du département d’audit interne du groupe Belgacom où je réalise des missions de vérification et de consultance pour le conseil d’administration et le comité de direction. J’enseigne aussi un cours de méthodologie d’audit à l’Université Catholique à Louvain-La-Neuve.

Quels sont tes hobbies ?
J’aime le sport : Je pratique régulièrement la natation et le vélo (Club de Strombeek) ; il y a 2 ans, nous avons grimpé avec quelques collègues le Mont-Ventoux.
J’aime aussi la randonnée , surtout en montagne : Corse, Atlas marocain , Cévennes, Alpes et Pyrénées ; j’ai aussi quelques bons souvenirs du Kilimandjaro et des volcans au Rwanda.
Je m’intéresse à l’architecture et à la photographie.
Je lis beaucoup. Actuellement je termine « Coltrane, the story of a sound” de Ben Ratliff.
J’aime aussi les voyages. J’ai déjà visité 38 pays.

Qu’apprécies-tu au Ster ?
Je ne rate jamais une répétition, sauf quand je voyage à l’étranger. J’apprécie chaque mercredi la combinaison parfaite d’une ambiance conviviale et d’un travail très sérieux. La diversité du groupe me plaît beaucoup. L’arrivée de nombreux jeunes depuis 2 ans est très positive. J’admire bien sûr la compétence et l’enthousiasme de notre Chef. Il exerce pour moi le plus beau métier du monde. La présence et les encouragements du Président ne font jamais défaut. La logistique est bonne. Les Everois ont bien de la chance de vivre dans une commune bien gérée et dynamique.

Quels sont tes concerts préférés ?
J’ai un faible pour Bruxelles : la grand place (je m’y suis marié) pour le cadre et le public qui danse, mais aussi le parc Josaphat. Le palais des Beaux-arts, c’est pas mal non plus…

Quels conseils donnerais-tu aux plus jeunes ?
Les conseils sont vains. Mieux vaut (modestement) montrer l’exemple en vivant ses passions.

Je voudrais profiter de l’occasion pour remercier tous les musiciens pour leur patience, leurs encouragements, leur musique et leur amitié.

En faisant cet interview j’ai découvert derrière ce musicien réservé, calme et assidu un homme que l’on ne connaissait pas, un homme d’affaire important qui voyage dans le monde entier (voir article sur Shanghaï) et qui nous rejoins dès qu’il le peut. Tu as côtoyé des grands musiciens classiques, jazzy et c’est tout simplement que tu nous rejoins chaque semaine sans jamais te plaindre de quoi que ce soit. Alors là vraiment j’en suis bouche bée et ne trouve pas les mots sauf BRAVO tu es vraiment quelqu’un d’exceptionnel.